Réalisateur : Jonathan
Yudis – Scénario : Mike Davis –
Année : 2005 – Pays : USA –
Musique : Elliott Goldkind –
Avec : Mary
Carey, Sean
Andrews, Darrell
Sandeen, Juliette
Clarke, Sally
Jean, ...
Un métrage unique, qui vous fera
jaillir les yeux hors de leurs bites. A consommer de toute urgence,
Pervert! est destiné à une (pervers).
Le scénario - aaah soupir
d’immense satisfaction – conduira James,
masturbateur compulsif. Sorti de l’université, il va rejoindre son
père pour les vacances.
A peine arrivé, il découvre que son
père a une jeune compagne d’une immense beauté. D’ailleurs,
chez elle, la beauté n’est pas la seule à être immense. En effet
elle arbore une paire d’énormes mamelles, qu’elle agite en
gloussant sous le nez de James. Quant à son père, il s’occupe
comme il peut, faisant de macabres statues de femmes à partir de
pièces de viandes.
La nuit James ne peut fermer l’œil,
du fait du bruit émanant de la chambre d’à côté : son père
et Sheryl copulent comme des lapins (en plus bruyant bien sûr). Pour
couronner le tout, quelque chose rode dans la maison.
Quand Sheryl disparaît, James se pose
des questions sur la sénilité de son père. D’autant que l’après
midi même de sa disparition, le vieil homme remplace Sheryl par une
latine au poitrail aussi proéminent que son ego.
Soyons clairs, Pervert! est purement et
simplement une bombe, sexuelle, certes, mais bombe quand même.
Comment ? Tout simplement en mélangeant les trois ingrédients
nécessaires à tout film d’exploitation qui se respecte : du
sexe, du sang et un humour débridé.
Ainsi le métrage de Jonathan Yudis
(réalisateur) nous vient tout droit des sixties, et de ses exploitations. Assumant parfaitement son statut
de suiveur, Pervert! est présenté comme un hommage à Russ Meyer.
Métrage instantanément culte, il se propulse directement au même
rang que son inspirateur.
Marchant dans les pas de Russ Meyer,
connu sous le doux nom de « Walt Disney du Porno »,
Pervert! dispose d’un casting féminin recruté à la loche. Il
y a là dedans plus de miches que dans toute la boulange de Paris,
et ces seins là ne se mesurent plus, ils se pèsent !
Ce choix de casting en faveur des poitrines gargantuesques est
bien sûr emprunté à la passion du maître qui se refusait à
tourner avec des « petits gabarits. »
Il suffit pour constater cela de jeter un rapide coup d’œil aux
affiches de films comme « Faster Pussycat! Kill! Kill! »
ou à la série des Vixens.
Cependant Mike Davis (scénariste) ne
s’arrête pas là, puisqu’il situe l’action du métrage dans un
désert aride, décor de prédilection de M. Meyer. Face à la
platitude et à l’aridité du désert, les actrices n’en
paraissent que plus sémillantes et pulpeuses. Le contraste ainsi
obtenu « contraint » le spectateur à focaliser son
attention sur le casting.

Quant aux costumes, maquillages et
coupes de cheveux du casting, ils ne respirent pas non plus le XXIème
siècle. Et c’est très agréable de retrouver ces tenues, tout
aussi typique du cinéma de Russ Meyer. Mais l’aspect visuel rétro de Pervert! ne se limite pas à un amas
de couleurs pastelles et d’actrices plantureuses, loin s’en faut.
Le cinéaste pousse en effet le vice,
jusqu’à insérer des plans de transition, sorte de petites
interludes. Certains d’entre vous se rappellent peut-être de la
série télévisée Batman (1966), dans laquelle Adam West incarnait
le justicier masqué. Pour lier certaines scènes (particulièrement
deux actions ayant lieu dans des lieux différents), l’insigne de
l’homme chauve-souris surgissait alors en tournoyant au milieu de
l’écran « Batmaaaaan ! »
Pervert! fait usage du même procédé,
excepté qu’en lieu et place d’une chauve-souris c’est une
pin-up qui établit la liaison.
La touche kitsch finale provient
probablement des transitions simples. Si le cinéma d’aujourd’hui
ne jure plus que par le plan de coupe, l’insert, et les raccords
dans le mouvement, il fût une époque ou les transitions se
faisaient par longs fondus, par morcellement de l’écran ou encore
par un effet de page tournée. Pervert! remet cela au goût du jour
avec une certaine malice.

C’est particulièrement flagrant lors
de la scène ou une bouche fellatrice s’affaire sur un épi de
maïs, enduit lascivement de beurre. La scène renvoie
directement à « The First Turn-On » ou le « héro »
invité chez ses beaux parents se carre un épi de maïs dans la
bouche et le masturbe compulsivement.
Ce double hommage à deux géants d’un
cinéma indépendant jusqu’au bout des seins, ne se prend pas pour
autant les pieds dans le tapis. A trop vouloir être respectueux de
ses inspirations, Pervert! aurait pu n’être qu’une rétrospective
mammaire. Ce n’est pas le cas, le métrage fait preuve d’autant
de personnalité qu’un acteur porno souffrant de priapisme à qui
l’on aurait donné du viagra. Autrement dit, ça en impose dur.
Le film assume toutes les cartes
jouées, et les plaques sur la table avec un sourire moqueur.
Le métrage ne se prend jamais au sérieux,
et l’intrigue n’est qu’un joyeux
prétexte à toute sorte de gags idiots, mais
tellement réjouissant. L’apothéose –
comme dans toute bonne œuvre de
divertissement – se trouvant lors du retournement de situation
finale. Lorsque l’assassin est démasqué, toute
l’imagination du scénariste
est libérée.
D’autant qu’au niveau musical, le
film n’est pas en reste, et demeure cohérent dans sa démarche, en
proposant des titres qui ne départissent pas avec l’époque
dépeinte. La chanson titre, composée spécialement pour l’occasion
fleure bon le patte d’eph’, les fleurs dans les cheveux, et les
guitares malmenées.
C’est donc un sans faute que
réalisent Jonathan Yudis et Mike Davis en délivrant un métrage
lubrifié au flower-power, et à la graisse
d’humour graveleux. Autrement dit un joyeux mélange que le docteur
Frankenstein n’aurait pas renié lui-même s’il avait été
obsédé sexuel.
Il n’y a donc aucune réponse aux
questions métaphysiques que sont : qu’est-ce qui pousse les
pervers à agir, le désert est-il la cause de psychoses et autres
folies ou encore, à partir de quel bonnet doit on tailler son
soutien-gorge dans de la toile de parachute ou du kevlar ?
Cependant Pervert! répondra aux cinéphiles exigeants, qui cherchent
une petite douceur indépendante à se mettre sous la dent.
A noter que l’actrice phare du film,
Mary Carey, est une célébrité du porno outre atlantique.
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