lundi 15 août 2011

Fear, Anxiety and Depression


Réalisateur :  Todd Solondz – Scénario : Todd Solondz – Année : 1989 – Pays : – Musique : Theresa Durbin, Moogy Klingman, Joe Romano, Diana Washburn – genre : Comédie, drame – Avec : Todd Solondz, Max Cantor et Alexandra Gersten...

Todd Solondz est connu pour son sens de la controverse au travers de ses comédies grinçantes et totalement décalées. Son plus grand succès est probablement Happiness, dans la mesure où il s'agit de l'un de mes films préférés, il n'est pas improbable que sa critique finisse par apparaître sur les doigts dans le culte. Quoiqu'il en soit, bien avant Happiness, il y a eu Fear, Anxiety and Depression, son premier film.

Ira (incarné par Todd Solondz) est un jeune auteur de pièce de théâtre. Il rassemble ses maigres économies, met en scène sa pièce, et la présente au public et à la critique. Ses amis le félicitent mais n'en pensent pas un mot, quant à la critique, elle enterre littéralement Ira. Pour ne rien arranger, les amis d'Ira semblent couronnés de succès – parfois relatif.
Forcément, Ira à l'épaule basse et le regard fuyant, et ce n'est surement pas sa petite amie Sharon qui lui fera dresser le menton. La demoiselle a un physique médiocre, une intelligence relative et une voix insupportable. Alors quand Ira rencontre la performeuse « Junk », qui, complètement défoncée, lui promet vaguement un rencard, le jeune homme évacue de sa vie Sharon.

Mais comme les choses sont rarement aussi simples qu'elle ne le paraissent, Ira et son entourage vont passer un sale quart d'heure.


Mettons dès à présent les points sur les “i”, les poings dans la gueule et les pieds dans le plats. Fear, Anxiety and Depression, est à des lieux de l’œuvre que signera le cinéaste par la suite. Pour le cinéaste, ce premier film est « une déception ». Il quitte alors le business pour devenir professeur d'anglais pour les nouveaux arrivants Russes. Il ne reviendra au cinéma que 6 ans plus tard...

De prime abord, Fear, Anxiety and Depression pourrait être un beau prélude à la carrière du cinéaste. On retrouve dans le titre des thèmes qui lui sont chers et qui resteront passablement ancrés dans chacun de ses films. Ici la peur, l'anxiété et la dépression sont traités sur un ton strictement comique ; le cynisme froid avec lequel Todd Solondz abordera ses futurs thèmes, n'est pas encore là. A posteriori Todd Solondz regrette ne pas avoir appelé son film 'The Young and the Hopeless' (« le jeune et le desespéré »).

Fear, Anxiety and Depression est un fouilli narratif grandiloquent, là où Happiness (et le reste de sa filmographie) est sobre et cinglant. Pour autant le premier film de Todd Solondz est loin d'être mauvais. Il se situe quelque part entre les premières production Troma (Stuck on You, First Time On...) et Woody Allen. Un mélange improbable s'il en est.
Au premier il emprunte un humour déclenché par des ficelles volontairement visibles : le public est pris à parti par certains éléments du film, principalement de grossiers effets spéciaux. (Cette astuce, Woody Allen l'utilise lui aussi, mais d'une façon différente  : il abat le quatrième lorsque ses protagonistes s'adressent directement au spectateur). On retrouve aussi les personnages caricaturaux si chers à Troma, tout particulièrement Ira qui fait penser au protagoniste maladroit mais attachant, récurant dans ces films (Toxic Avenger, First Turn On...).
Du second, il tient son aspect juif New Yorkais sur le canapé de son psychanalyste. Peut-être un peu moins prétentieux malgré tout.

Au final, Fear, Anxiety and Depression est une curiosité qui ne plaira certainement pas à tout le monde. Le film est daté, surjoué et bordélique. Mais c'est aussi ce qui fait tout son charme.



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