samedi 13 août 2011

La Planète des singes : les origines

Rise of the Planet of the Apes

Réalisateur :  Rupert Wyatt – Scénario : Pierre Boulle, Rick Jaffa, Amanda Silver – Année : 2011 – Pays : USA – Musique : Patrick Doyle – Avec : James Franco, Andy Serkis & Freida Pinto


La mode est actuellement à la préquelle, à la séquelle, et parfois même au reboot. Autant dire que l'originalité n'est pas vraiment de la partie. La Planètes des singes : les origines, était-ce vraiment nécessaire ?

Will Rodman, ingénieur en génétique, travaille sur un traitement de la maladie d’Alzheimer. Le procédé consiste à injecter au patient une formule qui permet de restaurer les cellules détruites. Mais pour l'heure tout cela n'est qu'une hypothèse, pour le moment le 112 n'a été testé que sur des singes. Alors que le projet est présenté aux actionnaires, le singe cobaye s'échappe violemment de sa cage et ruine la présentation. Les investisseurs effrayés se retirent du projet, le labo est fermés et les singes abattus. Lorsque Will s'apprête à rentrer chez lui, les épaules basses, il découvre que la guenon tentait en fait de protéger son petit. Afin de lui éviter la mort, Will recueille le petit singe et va l'élever. César présente d'incroyables capacités intellectuelles : le remède lui a été transmis par sa mère et à décuplé son intelligence.





Après l'original de 1968, ses diverses suites et la tentative de Tim Burton de faire une sorte de relecture futuriste, La Planètes des singes : les origines s'attache à développer la mythologie de la franchise. Que s'est-il passé pour que Charlton Eston se retrouve sur une planète infestée de singes parlant ? C'est peu ou prou la question à laquelle répond le film de Rupert Wyatt.

Ici pas de singes humanoïdes, comme dans les précédents épisodes de la franchise, mais de véritables chimpanzés en pleine évolution. La Planètes des singes : les origines relate ainsi les balbutiements d'une espèce, celle-là qui accueillera le Colonel George Taylor et ses astronautes. Quelques références truffent d'ailleurs le film de Rupert Wyatt puisque divers médias invoquent un vol vers Mars qui se serait perdu en chemin... Le lien est donc fait avec l'épisode original de la franchise. Ça, et quelques clins d’œil.

Il eut été aisé de se contenter de cela et de délivrer un film ne reposant que sur le potentiel commercial du nom « Planète des singes ».

Pourtant, Wyatt, qui semble être un nouveau venu sur la scène du blockbuster, délivre un film riche sur bien des plans. Hormis quelques petites légèretés scénaristiques, l'écriture est finement ciselée. Même l'incontournable romance du gentil professeur est intelligemment amenée et sert l'histoire comme il se doit. Pas de guimauve excessive, les sentiments les plus forts passent par la relation entre Will Rodman et son singe César. La seule déception vient du final du film que certains pourront trouver un peu « facile » – c'est mon cas. Mais peut-être cette fin trouvera toute sa qualité une fois liée au volet suivant qui ne manquera pas d'être mis en branle.
Quoi qu'il en soit, il est difficile de reprocher au film de manquer de profondeur. Les ficelles utilisées sont efficaces, et le réalisateur sait quand les activer à l'image. Certes, il y a quelques raccourcis, toutefois ils évitent de suffoquer le film d'explications inutiles.


Monsieur Wyatt nous sert donc un film ficelé comme un rôti et appuyé par une réalisation aux petits oignons. La réalisation est d'envergure sans jamais se faire trop prétentieuse. Contrairement à certains blockbusters sortis cet été, ici il n'est pas question de faire un concours de quéquettes. La forme sert le fond et pas inversement. Malgré tout, les petits malins pourront toujours reprocher au film un excès d'images de synthèse. Bien que n'étant moi-même pas excessivement fan de CGI, j'ai trouvé que La Planètes des singes : les origines tirait largement son épingle du jeu. On sent bien les 90 millions de budget lorsqu'une myriade de singes attaquent le Golden Gate Bridge : c'est fluide et ça passe aussi bien qu'une banane lubrifiée au Nutella ®.
Malgré tout, cela reste du synthétique, et parfois cela s'en ressent légèrement. Cependant, le réalisateur a justifié son choix par le fait qu'il ne se sentait pas rassuré à l'idée de travailler avec de vrais chimpanzés. Je n'y connais très certainement rien en acteur simiesque, mais le choix du réalisateur me semble tout à fait raisonnable. Imaginez des centaines de chimpanzés sur un plateau de tournage. Déjà qu'avec des humains c'est vite le bordel...


En parlant d'humain, là encore les services d'Andy Serkis ont été loués pour donner vie à César. Pour ceux qui se demanderaient qui est cet homme là, petit récapitulatif. Andy Serkis est à la motion capture (capture de mouvement) ce que Harrisson Ford est à Indiana Jones. En effet, c'est Andy Serkis qui a prêté ses mouvements et sa silhouette pour incarner des personnages tels que Gollum ou King Kong. (Il d'ailleurs assez cocasse d'imaginer son agent l'appeler pour lui proposer un nouveau rôle. « Allo Andy, j'ai un nouveau rôle à te proposer. - Dis-moi que ce n'est pas encore un rôle de babouin ! - ... - oh putain...»).
Ajoutez à cela un James Franco impérial et des seconds rôles qui tiennent la route et vous aurez un sacré bon film. Décidément cet été entre X-men : le commencement et La Planètes des singes : les origines, les surprises sont grandes du côté des blockbusters.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire